Dans un monde en proie au changement climatique et à l’augmentation du prix des énergies fossiles, l’ensemble des acteurs de l’énergie oriente ses efforts pour développer de nouvelles solutions plus durables et moins gourmandes en énergie. On peut par exemple citer les panneaux photovoltaïques ou l’éolien pour la production d’électricité.
Près d’un tiers de la consommation des 474 TWh d’électricité en 2018 en France fut pour le secteur résidentiel. Sachant que la production d’eau chaude sanitaire (ECS) représente aujourd’hui plus de 50 % de la facture énergétique des foyers neufs, il n’est pas envisageable de réduire la consommation énergétique française sans concevoir des économies réelles concernant ce poste.
Mais des solutions innovantes apparaissent aussi pour la production d’eau chaude sanitaire (ECS). En France plus de 2 millions de m³ sont consommés chaque jour et finissent dans les réseaux d’assainissement. Ce constat est primordial quand on sait que l’eau chaude sanitaire devient un véritable enjeu pour diminuer la consommation énergétique des logements représentant plus de 45 % de la consommation énergétique nationale.
Ce bilan a poussé des start-up et des entreprises à développer des projets visant à récupérer les calories contenues dans les eaux grises (l’eau provenant des douches, éviers, machines à laver, lave-vaisselles). Elles ont créé différents systèmes, du plus simple permettant de récupérer une partie de ces calories à l’échelle d’un logement au plus complexe à l’échelle d’écoquartiers.
Les solutions individuelles :
Solutions passives : elles permettent un préchauffage de l’eau via un échangeur utilisant les eaux grises non traitées directement récupérées, avant l’utilisation ultérieure d’un système de production d’ECS traditionnel tel qu’un ballon électrique ou une chaudière pour monter la température à plus de 55°.
D’un rendement de l’ordre de 35%, et par leurs simplicités techniques d’installations, ces solutions engendrent de réelles économies pour les foyers.
Les solutions collectives :
Solutions actives : elles utilisent les eaux grises d’un bâtiment collectif, permettant de récupérer en un point de collectes géométriques celles-ci pour produire l’ECS. Une fois traitées (filtrées, décantées), les eaux grises sont stockées puis valorisées via une pompe à chaleur Eau/Eau haute performance, qui transfère les calories des eaux grises aux eaux de ville.
Les systèmes les plus efficaces tels que la PAC Facteur 7 peuvent couvrir 100% des besoins d’eau chaude sanitaire d’une résidence, tout en permettant des économies liées à ce poste de plus de 60%.
Les solutions à l’échelle du quartier :
Solutions branchées en dérivation du réseau d’assainissement récupérant les calories disponibles dans les eaux usées via un échangeur dans le but de préchauffer l’eau. Ces systèmes sont accouplés à des pompes à chaleur pour produire l’eau chaude sanitaire à haute température.
Ces solutions sont développées et exploitées dans le but de fournir l’eau chaude sanitaire à un quartier ou à un complexe de grande taille, tout en minimisant l’impact énergétique et les coûts de la production d’ECS.
Un futur prometteur :
Le grand public cherchant lui aussi à réduire son impact environnemental, souvent par nécessité et de plus en plus par conscience écologique se penche dorénavant vers des solutions économiques et durables. Les systèmes de valorisation des eaux grises s’inscrivent pleinement en ce sens.
De plus, les différents corps politiques nationaux et européens ont eux aussi saisi la pertinence de ces systèmes en les reconnaissants depuis décembre 2018 comme une source d’énergie renouvelable.
En plein développement depuis quelques années ces procédés sont amenés à se généraliser surtout depuis la RT2012 et la future RE2020 qui sonnera sûrement le glas du ballon d’eau chaude traditionnelle beaucoup trop énergivore et trop peu efficace.